Ici, Terre sainte de mon esprit. Sanctuaire de mes recherches, bibliothèque de mon savoir. Écrin des Grande-Voix chuchotées à mes oreilles attentives aux vibrations du monde. Astral infini des expériences d'une vie, ou de plusieurs... Bienvenue ! Ne perdez pas le fil de votre propre chemin ; ne vous égarez pas.
Cette nuit, je n'arrivais pas à dormir. Comme nos parents s'étaient absentés, je demeurais avec ma sœur, seuls.
Ma porte était restée entre-ouverte, tout comme la sienne et à minuit passé, un bruit étrangement fort retenti. Je vis arriver en trombes ma chère sœur, en pleur, paniquée, incohérente, surveillant ses arrières. Il vint se nicher dans mes bras, en boule, tremblante, alors que j'étais assis à terre. Son discours était digne des plus grands films à suspens.
" - Il me suit... dis-lui d'arrêter... dis lui... il me suit, je le vois... attention il arrive... "
Je regardai alors attentivement le couloir plongé dans une épaisse obscurité depuis notre poste. Rien ...
Rien si ce n'est l'hystérie. Plus elle paniquait, plus l'atmosphère sembla perde en légèreté. Il y avait quelque chose, je le sentais aussi maintenant. J'entendais ses pas lourds, sa respiration profonde, j'imaginais la nonchalance de sa déambulation cadavérique.
Je pris la décision de garder mon esprit exempt de toutes visualisations inutiles. Je voulu gagner mon temple (<-- lien). Je fermai les yeux intimant la pareille à ma sœur. et je pris un ton calme, posé, sûre...
...et à son oreille en même temps :
" Bouddha est compassion, Dieu est lumière. Leur force est libératrice. Nous nous plaçons sous votre regard et demandons votre attention. Aux Guides bienveillants ; j'appelle l'apposition de votre sceau créateur. Corps et âme, nous vibrons sur le chemin de la foi. Nous sommes UN et par l'infinité du Divin, nous sommes puissants. Par l'amour, nous sommes puissants. Par vos multiples visages, nous vous retrouvons en toute direction de ce chemin.
Bouddha est compassion, Dieu est lumière, en leur nom, nul ne reste impure. En leur nom, nous demeurons impassibles. La peur n'est pas notre compagne. Le courage est notre lance et l'unité de la Création, notre force et bouclier. Ton venin n'aura de prise sur notre volonté. Que le Divin ait pitié de ta condition et rende possible le soulagement de ton fardeau. "
J'ai alors ouvert les yeux pour lui faire face. Sa tête n'était qu'à quelque centimètres de la mienne. un frisson me saisi les entrailles. Il me regardait fixement de ces yeux voilés de blanc. Sa peau était marron, tannée et trouée. L'image qu'il voulu me montrer de lui était des plus horribles
J'ai soutenu son regard, un peu moins calme, encore posé et toujours sûre. Je serrais ma sœur qui répétait sans cesse à voix basse que les Guides devaient nous protéger. Je l'ai laissé un temps pour me lever. La chose se leva d'un même mouvement, tel un effet de miroir. Nous ne nous étions pas quitté un seul instant des yeux. D'une voix ferme, je recommençai la prière.
Au fil de mes paroles, l'entité devenait rageuse. Son râle était grave. J'ai alors compris qu'il ne pouvait me toucher. Il ne pouvait atteindre mon entier, retenu par le verbe. Ma voix se haussa. La promiscuité de nos corps devenait de plus en plus faible et son comportement, de plus en plus agressif. Au terme, j'ai dit :
" - Tu n'es pas le bienvenu en ces lieux. Sors d'ici, je te chasse ! Par la lumière, je te chasse. Par mon droit, je te chasse. Par l'amour, je te chasse. Au nom de Dieu, je te chasse. Par l'Eclairé, je te chasse. "
Le faisant ainsi reculé jusque sous ma porte, gardée par un mystique Caducée. Alors, le bâton de ce dernier se chargea et projeta un rayon lumineux sur le crâne maudit. Le Caducée sépare les dualité. En imposant l'équilibre, il interdit et puni le débordement des opposés. Le châtiment divin vaporisa l'émanation spirituelle et rempli la pièce d'un éclairage, comme si le soleil marquait sa présence.
Puis, seule, remplaçant un froid hivernal, la chaleureuse température ambiante subsista. S'était fini et je me suis réveillé !
Les rêves s'effacent avec le temps. Je n'y fais pas exception. Cependant, la prière était gravée. Voilà ce qui marque le début de la catégorie des "prières".
Nous ne sommes pas seuls... il suffit de demander...!